Hôtel de la Marine

Verrière, Paris
j

CREDITS

MAÎTRISE D’OUVRAGE : CENTRE DES MONUMENTS NATIONAUX
MÉCÉNAT : FONDATION VELUX
ARCHITECTE M.H : 2BDM
CONCEPTION DE LA VERRIERE :  HUGH DUTTON ASSOCIES
BET ACOUSTIQUE : STUDIO DAP
BET FLUIDES : BET CHOULET
BET STRUCTURE : EQUILIBRE
ENTREPRISE : EIFFAGE MÉTAL

HDA TEAM : Hugh Dutton, Laya Hermelin (Ingénieure, Architecte), Rafael Silveira (Architecte Technique), Maria-Angela Corsi (Architecte), Riccardo Perna (Ingénieur).

« La verrière est conçue telle un nuage, légère et immatérielle, survolant la corniche afin de revaloriser les proportions originelles de la cour. »

Hugh Dutton

UNE VERRIÈRE D’ACCUEIL POUR LA MARINE

Le rôle de la Verrière de l’Hôtel de la Marine est similaire à celui de la Pyramide du Louvre : elle vient créer une porte d’entrée d’un édifice non conçu comme un musée. A l’image de la Pyramide, elle apporte et diffuse la lumière zénithale dans un espace sombre. Enfin, c’est l’élément qui crée l’identité contemporaine du lieu.

INSERTION DANS UN PATRIMOINE D’EXCEPTION

La verrière, ouvrage contemporain de l’intervention, couvrira la Cour de l’Intendant.

La verrière se situera au-dessus de la corniche entre le 2ème et le 3ème étage, soit à la limite entre la partie du bâti de l’architecte Gabriel construite à la fin du XVIIIe siècle et celle ajoutée au cours du XIXe siècle. L’objectif est de rendre à l’édifice ses proportions originelles en masquant au visiteur les étages ajoutés.

UNE RECHERCHE DE LUMIÈRE

En hiver, les rayons rasants pénètrent peu dans la Cour, notamment car ils sont interceptés par les étages ajoutés. La verrière se devait donc d’apporter davantage de luminosité dans cette cour sombre et profonde.

Afin d’appréhender le contexte dans son intégralité et de façon quantitative, une simulation d’ensoleillement a été effectuée sur l’année entière.

LES SALONS D’APPARAT

Les espaces patrimoniaux à caractère exceptionnel de l’hôtel de la Marine, tel que les salons d’apparat, témoignent des stratégies d’éclairage des pièces mises en œuvre à la fin du XVIIIe siècle.

Les lustres très raffinés, diffusent la lumière des bougies dans la pièce grâce aux pendeloques de cristal facettés. Les miroirs présents derrière les portes et sur les murs de refends reflètent cette lumière pour éclairer au maximum l’ensemble de la pièce.

 

Ci-Contre | LUSTRES DES SALONS D’APPARAT DES APPARTEMENTS DE L’INTENDANT

INTENTIONS

Les intentions du projet sont, à la manière d’un lustre ou d’un diamant, de collecter la lumière naturelle et de la diffuser. Il s’agit d’intégrer des éléments de réflexion afin d’obtenir des taches lumineuses, discrètes et aléatoires, en s’inspirant des phénomènes d’effets caustiques et de dispersion de la lumière obtenue par la taille des diamants.

La verrière apparait comme une pièce de joaillerie, illuminant la cour de ses reflets lumineux.

UNE SCULPTURE LUMINEUSE

Les miroirs et l’habillage réfléchissant de la structure permettent la diffusion de la lumière jusqu’au sol de la cour. Les réflexions viennent créer des éclats lumineux sur les façades et sur le sol de la cour.

STRUCTURE ÉVANESCENTE

La densité structurelle augmente en périphérie, dissimulant les étages ajoutés au XIXe siècle et ménageant une ouverture centrale vers le ciel. La structure disparait totalement dans le losange central et sa prolongation effilée jusqu’aux angles en périphérie afin de garantir la transparence et la vision du ciel dans cette zone.

L’habillage en inox poli miroir permet de dissimuler la structure et ainsi diminuer l’impact de sa silhouette en contre jour par les réflexions qu’il occasionne.

DES LAMELLES DIFFUSANTES

Les lamelles, translucides et réfléchissantes, filtrent la lumière sans diminuer la luminosité. Disposées radialement, elles brouillent la trame structurelle. Enfin, elles dissimulent les câbles et composent l’unité de la verrière.

SIMULATION SOLAIRE

L’introduction de miroirs au dessus de la verrière permet de refléter les rayons du Soleil et créer des taches lumineuses dynamiques dans la Cour de l’Intendant. Une étude des réflexions a été menée afin de déterminer l’angle optimal d’inclinaison des miroirs.

UNE OPTIMISATION THERMIQUE DURABLE

La Cour de l’Intendant a fait l’objet d’une optimisation thermique par les ingénieurs du BET Choulet. Un modèle thermodynamique complet de la cour et de son contexte a été construit afin de créer un micro climat qui temporise les températures extrêmes par apports minimaux.

– en été, une ventilation naturelle par double flux et apport d’air neuf par ouvertures. Les vitrages filtrent les rayons UV pour éviter l’effet de serre.

– en hiver, un chauffage par air chaud au niveau du public

Résultat : Un espace de transition qui crée des conditions de confort en consommant 2,65 fois moins qu’une solution climatisation traditionnelle et qui rejette 3,5 fois moins de gaz à effet de serre.